Rappel sur les enjeux énergie-climat
Atteindre la neutralité carbone en 2050 pour la France signifie passer d’une émission de :
- 445 millions de tonnes équivalent pétrole de CO2 (MteqCO2)
- à 80 MteqCO2, soit une réduction de 80% p/r à 2018
Rythme de décroissance des émissions :
- 5% par an en commençant en 2022
- 10% par en commençant en 2025
Double contrainte carbone. Il faut limiter le recours aux énergies fossiles pour 2 raisons :
- approvisionnement en énergie fossile contraint par les limites physique des réserves
- limiter les émissions pour freiner le dérèglement climatique
Conséquence de la double contrainte carbone :
- toutes les énergies fossibles ne peuvent pas être remplacées par des sources peu carbonées
- la sobriété énergétique est au coeur de tous les scénarios de décarbonation, indispensable
Nécessité de construire une résilience :
- par rapport aux aléas climatiques croissants, causés par le dérèglement climatique déjà à l’oeuvre
- et qui perturbent déjà l’approvisionnement
Définition résilience : « capacité à absorber les perturbations et à apprendre des crises pour faire évoluer sa structure et son fonctionnement, afin de garantir sur le long terme la réalisation de ses missions. »
Administration publique : le projet, la méthode, le rapport
L’administration publique représente 20% de l’emploi en France :
- soit 5,9 millions de personnes
- 2 milliards de repas distribués dans les cantines chaque année
- et 30 % de l’immobilier tertiaire
Rôle clé de l’administration publique :
- pour le bon fonctionnement de la société (la résilience de la société en général face au dérèglement climatique dépend de la résilience des Services publiques)
- pour impulser la décarbonation de l’économie (5 à 10 % du PIB dépend de la commande publique… fournitures, alimentation, véhicules, etc.)
- pour montrer l’exemple, devoir d’exemplarité (imposer des contraintes ne peut se comprendre que si l’administration se les applique elle-même)
Sur quels postes agir ?
- mobilité
- numérique
- bâtiments
- commande publique …
Quels leviers communs à toute l’administration peuvent être utilisés ?
- modifier l’organisation de l’administration publique
- modifier son budget …
Quelles sont les conséquences d’une transformation de l’administration publique [Vision post-transformation] ?
- pour les agents publics
- pour le service rendu
- pour la société en général
L’administration a-t-elle commencé à se décarboner ?
Situation actuelle :
- de nombreuses obligations sur les postes les plus émissifs (véhicules, repas dans la restauration collective, consommation énergétique des bâtiments, …)
- loi « climat et résilience » (août 2021) donne des axes de décarbonation de la commande publique en y intégrant des paramètres environnementaux et des exigences de développement durable dans les appels d’offre
- en plus de ce cadre général, des initiatives « Services publics écoresponsables » ont été prises depuis février 2020 et qui engagent l’État et ses établissements
- et des initiatives à l’échelon des collectivités territoriales (Régions, Départements, communes) pour baisser le émissions et améliorer la résilience
Bémols sur l’action publique en matière de décarbonation :
- un défaut de mesure des politiques de décarbonation (seulement 25 % de bilans carbones réalisés), soit inexistantes soit lacunaires (exemple : pas de vision claire du parc public de bâtiments et de leur état…)
- sujets oubliés :
— numérique, gestion de l’eau, déplacements des usagers
— sobriété (abordée sous le seul angle budgétaire)
— résilience (abordée isolément en interne de certaines administrations, exemple l’Armée)
Question du déplacement des usagers :
- l’administration affiche sa volonté de dématérialiser pour économiser des déplacements
- mais lorsque cela n’est pas possible, par exemple transports scolaires, les déplacements des agents dans les équipements sportifs, les musées, parcs naturels … rien n’est vraiment traité
L’administration n’assure pas son rôle de locomotive de la décarbonation : ni dans l’efficacité des mesures ni dans l’examplarité