02. Habiter dans une société bas carbone

Quatre grands axes priorisés de 1 à 4.

Faire preuve de sobriété dans les constructions neuves

Sobriété :

  • sobriété dans la consommation des sols (concurrence prévisible de l’usage des sols du fait de la baisse prévisible des rendements du fait du dérèglement climatique)
  • ne pas étendre les villes, afin d’économiser de l’énergie dans le secteur de la mobilité
  • l’activité de construction doit être rendue moins polluante : actuellement la construction est un secteur qui génère énormément de déchets

Situation des ménages :

  • environ 240 000 nouveaux ménages par an en France (croissance démographique mais également due à la décohabitation, les jeunes partent étudier, les divorces augmementent, les personnes âgées ne sont plus accueillies dans les familles, …)
  • tendance non seulement à plus de logements par personnes mais également plus de surface

Situation des constructions :

  • environ 400 000 logements construits chaque année, donc + 150 000
  • ce surplus s’explique par l’attractivité de certains territoires (les métropoles en terme d’emploi, les littoraux pour le mode de vie, …)

Evolution prévisible :

  • baisse démographique prévue par l’INSEE (sauf revirement dans la politique d’immigration)
  • donc la nécessité de construire de nouveaux logements chaque année devrait être moins forte (de 400 000 logements aujourd’hui à 250 000 en 2050)
  • donc nécessite de planifier la baisse prévisible du besoin de main d’oeuvre
    • la mauvaise solution d’un point de vue environnemental consisterait à ce que le secteur publique soutienne la construction de logement neuf pour des raisons économiques)
    • la meilleure des solutions consisterait à anticiper non seulement l’évolution de l’emploi mais également la question de l’aménagement volontariste du territoire

Massifier la rénovation énergétique globale et performante

Point essentiel. Situation actuelle :

  • seulement quelques dizaines de milliers de logement rénovés de façon réellement efficaces (c’est-à-dire compatible avec les objectifs de baisse des émissions 2050, étiquettes A ou B du DPE qui valident les BBC – Bâtiment Basse Consommation)
  • il faut atteindre 1 million de rénovations globales / par an sur 30 ans

Urgence :

  • cesser de réaliser des rénovations partielles
  • accélérer très fortement les politiques publiques pour mobiliser les emplois et mettre en place les formations

Décarboner la chaleur

S’articule avec le point précédent : la rénovation est l’occasion de changer de mode de chauffage.

Situation : près de la moitié des logements en France sont chauffés aux énergies fossiles

Objectifs du mixte chauffage d’ici 2050 :

  • chauffage individuel
    • sortie complète du gaz naturel (à réserver pour d’autres usages et des secteurs qui ne peuvent pas s’en passer, tel que l’industrie par exemple) et du fioul domestique (actuellement ce dernier est souvent remplacé par du gaz)
    • hausse sensible de la part des pompes à chaleur (dont PAC hybride qui utilise très peu de gaz)
    • hausse limitée du bois
  • chauffage collectif
    • sortie complète du fioul domestique
    • sortie partielle du gaz naturel (pour une question de difficulté technique, impossible de se passer complètement du biogaz)
    • hausse sensible du chauffage urbain, x5 (en milieu urbain dense, mais dont le déploiement suppose un couplage des travaux d’urbanisme avec les travaux de rénovation des logements, ce qui demande d’anticiper et du temps)
    • hausse modérée des pompes à chaleur
    • hausse limitée du bois

En plus de la disparition du gaz et du fioul, objectif de sobriété de la consommation d’énergie des logements, quelques soient les usages :

  • globalement part de la biomasse tend à diminuer d’ici 2050 (pas de pression supplémentaire sur la ressource bois)
  • la part de l’électricité croit légèrement d’ici 2050 :
    • pour alimenter un parc de logement croissant
    • pour alimenter les PAC

En conséquence baisse sensible des émissions dues au logement
Objectif d’une décarbonation totale du parc d’ici 2050


Mobiliser le bâtiment comme puits de carbone

La construction de nouveaux logements :

  • est beaucoup plus émissive que la rénovation (10 )à 20 fois supérieur, la construction de logements constitue 7% du bilan carbone de la France, la bâtiment probablement autour de 10%)
  • consomme beaucoup de matière et produit beaucoup de déchets

La majorité de l’empreinte carbone d’une construction se concentre dans quelques matériaux carbonifères :

  • béton 46%
  • acier 22%

La nouvelle réglementation en terme de construction va imposer le recours à des matériaux plus variés.
Avantage des matériaux bio-sourcés comme le bois :

  • plutôt bas carbone
  • caractéristique de stocker du carbone

La baisse de l’empreinte carbone de la construction de logements d’ici 2050

  • tient en premier lieu à la baisse du rythme des constructions (ainsi, la part du bois va augmenter dans le mixte mais en valeur absolue sa consommation sera moindre d’1/3 en 2050)
  • et également en partie au recours à des matériaux moins émissifs (bois et isolants bio-sourcés)

S’agissant de la rénovation, se pose la question d’un encadrement réglementaire :

  • même si les émissions sont bien moindre que dans le cas d’une construction neuve
  • l’ampleur des rénovations à entreprendre d’ici 2050 sont telles qu’il faudra faire preuve de sobriété

Conclusion : le logement en 2050

  • libéré de sa dépendance aux énergies fossiles (gaz demeure en partie pour les logements collectifs, …)
  • moins gourmand en énergie ce qui permet de baisser la précarité énergétique des ménages (meilleure isolation des logements, y compris contre la chaleur)
  • pour les constructions : diminution des surfaces, procédés industriels moins émissifs…

Emplois et compétences

Objectif : moins construire
Difficulté : perte d’environ 180 000 emplois, non compensés par la création des emplois dans le secteur de la rénovation (110 000 si la politique est très ambitieuse)

Action coordonnée requise :

  • de la puissance publique qui a la main sur le nombre de logements à construire, la formation et les reconversions
  • et les entreprises du BTP