Le bâtiment constitue presque 40% des émissions de CO2 en France, à lui seul le logement représente aux alentours de 25%.
Par personne et par an, le logement en France représente
- plus de 2,6 tonnes équivalent CO2
- il s’agit du 2e poste après le secteur du transport (3,2t)
- il devance l’alimentation (1,7t)
Caractéristiques du parc de logement en France :
- le logement / le résidentiel = 73% du bâti, dont 3/4 de maisons individuelles et 1/4 de logement collectif
- en nombre de logements : 55 % individuel / 45 % collectifs (les maisons étant globalement plus grandes que les logements collectifs)
- taille moyenne des logements : 90 m2
Part importante :
- des logements sociaux en France, environ 30%
- de propriétaires-occupants dans le logement individuel (donnée importante pour entreprendre la décarbonation)
Evolution du parc :
- hausse continue du parc, à la fois collectif et individuel
- hausse également des logements inoccupés, presque 20%
- à la fois logements vacants (8 %, dont 4 % structurels, c’est à dire au-delà de la vacance entre la mise en vente et l’achat et que l’on retrouve très présent dans la « diagonale du vide »)
- et logements secondaires (10 %)
Répartition du parc du bâti résidentiel :
- résidences principales 27,7 millions
- maisons individuelles 15,6
— propriétaires 12
— locataires 3,6
— logements collectifs 12
- résidences secondaites 5,2 millions
- logement social 4 millions
- copropriété 7 millions
— propriétaires 3,3
— locataires 3,7 - autres 1 million
A noter : plus de 50% des maisons individuelles ont été construites avant 1975.
Difficulté de la mise en œuvre d’un plan de décarbonation :
- morcellement du parc, variété des situations et parfois intérêts divergents
- avec des acteurs qui n’ont pas de vision à long terme (hormis les bailleurs dans le logement social)
En France plus de la moitié des logements sont chauffés avec des énergies fossiles :
- en France
- gaz 37 %
- bois 32 %
- fioul domestique 15 %
- électricité 11 %
- chauffage urbain 5 %
- charbon 1 %
- UE :
- bois 21 %
- fioul domestique 15 %
- chauffage urbain 10 %
- électricité 6 %
- charbon 5 %
Précarité énergétique :
- concerne 4,8 millions de ménages / 11,5 millions d’individus
- 12 % de la population française
Tendance décarbonation 1990 / 2016 :
- globalement le logement se décarbone mais trop lentement -18%
- efficacité du bâtiment s’améliore -31%, ainsi que décarbonation de l’énergie -20%
- mais d’un autre côté, augmentation
- de la population +12%
- des surfaces par personne (du fait de la dé-cohabitation, de l’évolution des normes de confort, …) : + 24%
Réglementation
Bâti
- DPE opposable, Diagnostique de Performance énergétique, entre en vigueur en juillet 2022.
- mesure la qualité énergétique et carbone du logement (émissions désormais indiquées par les agences immobilières)
- permet de déclencher des audits obligatoires, des obligations de rénovation… des interdictions de location (à partir de 2028)
- Instrument indispensable pour appuyer des politiques publiques, base de données va progressivement s’enrichir (permettra par exemple de déterminer le nombre de logements qui se chauffent au bois, 1 ou 3 millions ?)
Construction / logements neufs
- RE2020, Réglementation environnementale 2020 : nouvelle norme entrée en vigueur au 1er janvier 2022
- impose de mesurer et de limiter les émissions de CO2 au moment de l’usage des bâtiments et au moment de leur construction
- seuil fixé par la loi et voué à baisser tous les 3 ans
Installations
- PAC (Pompe à chaleur) remplace progressivement la chaudière gaz. L’installation de PAC x3 en 10 ans (900 000 PAC en 2020)
- réseau de chaleur collectif permet la décarbonation mais souci pour relier les logements
Artificialisation des sols :
- le logement est la première source d’artificialisation des sols
- 16 000 ha / an pour le logement vs 6 000 pour l’activité économique
- la maison individuelle responsable de presque la moitié de l’artificialisation globale
- l’artificialisation des sols traduit l’attractivité du territoire
- très forte artificialisation sur le littoral atlantique et le littoral méditerranéen
- la carte des logements inoccupés (très présents dans la diagonale du vide) est le « négatif » de la carte de l’artificialisation
Cependant les situations sont très diverses :
- certaines communes se développent en artificialisant peu les sols (consommation des sols inférieure à la moyenne nationale de 0,6%)
- d’autres se développent très peu en terme de population et d’emplois mais artificialisent énormément
Fortes disparités régionales :
- question de l’aménagement du territoire
- avec la difficulté pour trouver des informations globales et les leviers d’actions et par voie de conséquence la planification